You give me a drink

You give me a drink

Vingt deux heures, la porte du studio se referme sur Ikuko. Comme deux fois par semaine, la jeune femme sort pour trouver une proie. Un homme riche, un homme qui va tomber dans son piège. Deux ans qu'elle fait ça. Deux ans qu'elle se laisse toucher par d'autres que lui. La première fois, fut compliquée pour elle. C'était ses mains qu'elle voulait, ses baisers. Mais quand son amant d'un soir s'est endormie, elle n’arrivait pas à trouver le sommeil, c'est là qu'elle l'a vu. Le portefeuille, la montre. Sans trop savoir pourquoi, elle a prit l'argent et l'objet de valeur. L'argent liquide était le prix de son loyer, et la montre lui a permit de vivre assez bien durant un mois.  Jamais le même endroit, un bar, une discothèque. La jeune femme a apprit à jouer de ses charmes, à trouver une proie. Donnant un prénom différent à chacune de ses victimes.

Ce soir, Ikuko est en chasse. Dans sa robe bordeau, son rouge à lèvre rouge sombre. Elle est en chasse, non pas parce qu'elle a besoin d'argent, juste pour s'amuser. L'argent sera un bonus. Juste passer un moment dans ses bras masculins, écouter le coeur de quelqu'un battre, s'accélerer sous ses caresses. Entendre des soupirs. C'est juste ça qu'elle souhaite ce soir.  Mauvaise journée aux cours, les résultats d'un de ses examens est tombés, et sa note n'est pas très haute. Sauf que personne n'est plus la pour la consoler depuis qu'il est décédé. Et elle a besoin, de se sentir aimer, rassurer.

Assise au bar d'un de ses cafés branchés, elle sirote un martini, tout en cherchant du regard sa proie. Elle ne bouge pas, sirotant son verre. Mangeant l'olive tout en ne quittant pas du regard des hommes qui la regard. Mais aucun ne lui plait pour le moment. Un deuxième verre, un troisième verre. La veuve attend la proie, la victime, celui qui aura le droit de faire ce qu'il veut d'elle cette nuit.

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Ce soir tu étais de sortie. Chose plutôt rare, car tu n'étais pas le genre de jeune homme à sortir, surtout sans Tatsuya et les deux autres membres du groupe. Et pourtant te voilà assit sur une chaise avec d'autres étudiants du conservatoire, à siroter ton verre sagement, sans alcool tout en les regardant un à un prendre la parole. Rare était les fois où tu avais ce genre de sortie, trouvant toujours une excuse pour ne pas participer. Dans ce genre de petites sorties, tu ne te sentais jamais cent pour cent à l'aise bien que tu les connaissais tous très bien surtout la personne qui t'avait fait craquer juste en face de toi et qui parlait pour trois.

Doucement tes yeux filèrent vers ce qui avait retenu ton attention depuis lors que tu étais entrée, ce qui n'échappa guère à ce même camarade qui t'avait fait craquer qui se leva. « En l'honneur de Shô qui a enfin accepté une de nos invitations depuis de long mois. Je propose que notre virtuose joue un morceau. » « Qu.... » lâchas-tu en regardant celui-ci, gêné de devoir jouer comme ça devant tout le monde sans préparation. Mais les acclamations de ton nom, t'obligèrent à te lever. « Je vais jouer un peu alors. » Te grattant la nuque, gêné tu te dirigeas vers le piano situé au centre du bar et tu pris place sur la chaise.

Te tes longs et fins doigts, tu caressas les touches noires et blanches. Un petit sourire se dessina sur tes lèvres et tu commenças à jouer un air mélodieux. Ce n'était ni du classique, ni du rock. Juste un morceau doux et joyeux à la fois. Un morceau unique, puisque c'était toi même qui l'avait composé. Les yeux fermés, connaissant chaque position de chaque touche, c'est ainsi que tu jouas avec ton cœur comme toujours. Tu étais dans ton monde. Un monde où tu étais en tête-à-tête avec le piano. Plongée ou plutôt possédée par le piano, tu ne remarquas même pas les regards posés sur toi. .

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Le verre de martini descend, un soupir lasse. Ikuko se demande si elle n'aurait pas dû choisir un autre endroit. Aucuns hommes n'attirent vraiment son regard. Même si depuis une bonne heure, son regard est attiré par un groupe un peu plus loin d'elle. Des étudiants au conservatoire, si elle a bien comprit les propos d'un des serveurs à ses côtés. De sa place, elle ne peut voir spécialement chaque personne, il faudrait qu'elle se déplace. Mais autant partir si elle doit se déplacer, c'est ce qu'elle se dit. Puis, l'un d'eux se lève pour se diriger vers le piano. Mieux, il se met à jouer une mélodie qu'elle ne connait pas. Quoi que l'étudiante en médecine n'est pas vraiment porté sur la musique.

Quand les dernières notes retentissent, Ikuko ne quitte pas l'inconnu du regard. Juste pour qu'il la regarde aussi. Ses lèvres s'étirent quand leurs yeux se croisent. Et là, elle commence son jeu de séduction. Son verre vide, la jeune femme s'approche de la table ne quittant pas le pianiste de ses yeux. Votre mélodie était magnifique. dit-elle d'une voix envoûtante. En êtes-vous l'auteur?. Debout, devant la table. Elle ne scie pas quand l'un des garçons lui touche une jambe sans y faire attention. Elle attend, simplement que sa proie l'invite à sa table ou l'un de ses camarades. Mais il sera sa nouvelle victime ce soir. Puis-je m'installer à votre table?

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Les derniers notes jouées sur ton nouvel ami, tu te retiras et pût constater que tous les regards s'étaient posés sur toi. Gêné, te grattant la nuque tout en revenant vers tes camarades qui t'applaudirent. Tes yeux rencontrèrent ceux de cette jeune femme portant une robe bordeaux. « Mer...Merci. » La main encore derrière la tête, gêné qu'on te complimente. La demoiselle semblait se questionner sur l'origine de ta mélodie et d'ailleurs elle ne fût pas la seule. « Je l'ai moi-même composé. » Ta première mélodie que tu avais composé, une mélodie qu'une seule personne avait pu écouter à tous les stades de sa composition et cette personne était ton meilleur ami d'enfance.

« Oui.. Oui. » dis-tu tout en lui offrant ta chaise et cherchant une autre chaise de libre que tu ramenas pour t'asseoir à la table. Comme tous autres hommes de la table tu la regardas, même si ton regard par rapport à ceux de tes confrères étaient bien plus innocents que le leur. Enfaîte tu te demandais pourquoi cette jolie fille était venue à ta table. « Vous voulez boire quelque chose ? » demandas-tu poliment avant que tes camarades ne viennent la bombarder de question sur son nom, âge etc...

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Debout, les mains devant elles se tenant du bout des doigts, Ikuko n'a d'yeux que pour le pianiste. Pas les autres à la table,
juste lui. Sa mélodie qu'il a joué un instant avant, la fait frissonner, la mélancolie lui a rappelé la sienne, celle qu'elle ne montre à personne. D'une certaine façon, il a réussit à la toucher, même si elle n'avouera jamais à haute voix. Il est parfait pour juste la serrer dans ses bras, grand mal lui fasse, elle saura ce qui risque de lui arriver, juste en s'approchant de lui, la jeune femme aurait réfléchit plusieurs fois. Mais elle n'est pas capable de connaître son avenir. Elle lui pose des questions, ou plutôt la question que les autres attendent la réponse. La jeune femme lui sourit, tendrement, elle a même juste envie de le serrer dans ses bras pour lui dire merci. Mais pas maintenant, après, certainement après. Après tout, le pianiste ne rentrera pas seul ce soir.

Une nouvelle fois, Ikuko lui sourit quand il lui laisse sa chaisse, elle se décalle un peu pour lui laisser une place près d'elle. Alors que tout les regards sont braqués sur elle, le sien est sur le jeune homme. Les questions arrivent, elle répond, mentant. Caroline, étudiante. Elle joue toujours, elle ment toujours. Peut être que lui aura la vérité par après, quand ils ne seront que tout les deux. Un martini blanc, s'il vous plait.. Elle lui sourit sans s’apercevoir que le regard qu'il lui renvoit est naïf, sans comprendre que cette nuit, elle n'aura pas ses deux bras autour d'elle juste pour la serrer contre lui. Puis-je connaître votre nom, ou dois-je vous appeler pianiste? Sa question fait rire les autres, et elle lui fait un sourire semi timide, tout en s'approchant un peu de lui, juste pour effleurer sa cuisse, sa main. Technique de drague, technique qui fait comprendre qu'elle est libre.

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Caroline... Un prénom bien occidentale pour une femme qui semblait si japonaise. Tu la regardais, te demandant si elle était métisse. Lorsqu'elle répondit à ta question, tu appelas un serveur et tu lui demandas : « Un martini blanc, merci. » Cela fait, le serveur s'en alla préparer le verre de la demoiselle et tu l'as regarda te demander ton nom. « Je m'appelle Shô... » L'un de tes amis précisa même avec nom Nakano, tu le regardas non en colère, mais gêné qu'il dir ton nom de famille qu'au fond tu préférais cacher. À cause de ton père, un célèbre avocat connu même en-dehors du monde juridique.

Soudainement quelque chose te gêna, la main de la jeune femme effleura ta cuisse. Surpris tu eus un petit sursaut, mais tu ne bougeas pas, pensant tout bonnement naïvement qu'elle n'avait pas fait exprès. « Vous êtes métisse ? » demandas-tu curieux par rapport à son prénom. Caroline n'étant pas du tout un prénom courant au Japon. Tu as toujours été intéressé par les cultures différentes à la tienne, c'est d'ailleurs pourquoi tu parlais cinq langues, avec l'intention d'en apprendre une sixième, bien que tu ne savais pas encore quelle langue tu souhaitais apprendre... Peut-être le français ? Ou l'italien...