Takashi Jun • Alien Boy (ft Kim Tae Hyung / V)

L’horloge tourne. A chaque minute, à chaque seconde qui passe, un être meurt alors qu’un autre né.

C’est le matin du 30 juin 1995 que tu naquis dans un grand hôpital de Tokyo, d’une mère journaliste pour un grand magazine de mode et d’un père chef d’entreprise dans le domaine multimédia. Autant dire que l’argent coulait à flot mais quand on a à peine une minute de vie, la seule chose qu’on demande c’est de pouvoir manger, c’est de pouvoir être aimé de notre famille. Cadet, d’une fratrie de trois enfants, tu étais très proche d’eux et seulement deux ans te séparaient de l’aîné. Autant dire que peu d’années vous séparaient tous les trois et que vous étiez vraiment très proches, surtout lorsque vous avez grandi. En effet, vos parents étaient souvent pris par leur travail, ils étaient très peu présents à la maison, vous deviez souvent vous débrouiller avec la nourrice, vous avez dû grandir assez vite. Tu avais à peine dix ans lorsque tu commenças à cuisiner et tu aidais beaucoup la personne avec qui vous viviez. C’était très rare que tu sois loin de cette dame que tu appelais parfois grand-mère. Tu l’appréciais vraiment énormément. Pour toi, c’était elle ainsi que ton frère et ta sœur ta vraie famille.

Tes parents se rappelez de vous seulement pour être certain que vous étudiez correctement, que vous réussissiez à l’école. L’école, un lieu où tu allais à reculons. Non pas parce que tu n’aimais pas étudier, au contraire, mais tu n’arrivais pas à t’intégrer et tu étais souvent très seul, surtout vers la fin de la primaire, quand ton frère et ta sœur passèrent au collège.

Le temps s’écoule alors que chaque être sur cette terre grandit et vieilli sans s’en rendre compte.

Malgré les bons résultats que tu pouvais avoir en primaire, tu n’aimais vraiment pas te rendre à l’école chaque jour. Le collège ne dérogea pas à cette règle mais tu ne dis jamais rien, tu te laissas entraîner, tu te laissas faire docilement sans jamais rien dire. A vrai dire, cette carapace froide que tu abordais pour éviter de t’ouvrir aux autres, elle finit par se briser lorsqu’un de tes camarades de classe vint te parler. Sakanoe Kanon. Si au départ, tu eus du mal à lui parler, la conversation venait plus facilement qu’avec tes autres camarades et, petit à petit, tu réussi à t’ouvrir à lui. Au fil des jours, tu commenças à être moins renfermer même si une double personnalité se créait chez toi : froide et enfantine. Si la première était l’attitude que tout le monde trouvait habituelle, normale, la seconde était celle qui constituait ta vraie nature. Seuls ceux dont tu es proche la connaissaient réellement, il n’y avait que ton frère, ta sœur, ta nourrice et, maintenant, Kanon.
Même si tu parlais un peu plus avec les autres, tu gardais ce visage froid, un peu mystérieux ce qui attirait les autres sans que tu t’en rendes compte. Tu t’en fichais des autres, ils n’avaient pas d’importance à tes yeux.

Le lycée arriva sans que tu ne t’en aperçoives et autre chose arriva à ce moment. En effet, tu compris que tu avais une attirance pour les hommes et pour les femmes mais, surtout, que tu aimais ton meilleur ami. Si tu le gardas pour toi au début, tu finis par regretter ce choix quand tu appris qu’il avait une petite-amie. Bien évidemment, tu avais tout de suite eu cette demoiselle en horreur mais tu te gardas bien de le dire pour éviter que Kanon s’éloigne de toi.
Par ailleurs, tu entrepris de garder tes sentiments pour toi et pour sauver les apparences, tu eus quelques petits-amis mais jamais rien de sérieux. Un homme ou une femme, quand on est en couple, ressent quand les sentiments ne sont pas réciproques. C’est ce qu’il s’était passé à chaque fois.

Tic-tac tic-tac tic-tac. L’immuabilité du temps fait tout changer même ce qu’on pense être permanant.

Après le lycée, tu te demandas longuement dans quelle université tu pouvais aller mais aussi quelle carrière tu voulais faire. Ton frère avait commencé ses études pour reprendre l’affaire familiale, tu n’avais donc pas à t’occuper de cela et tu pus choisir ta voie mais ce n’était pas la chose la plus aisée parce que tu ne savais pas ce qui te plaisait. Les jeux-vidéos ? Certes, tu appréciais y jouer, tu pouvais même passer des heures devant, en faire des nuits blanches, et tu adorais jouer en ligne mais devenir concepteur, ce n’était pas pour toi.
Travailler dans un parc d’attraction ? Très peu pour toi. Tu aimais bien t’amuser mais travailler là-bas ne te branchait pas du tout. Tu voulais faire autre chose de ta vie mais quoi ? Avec l’aide de tes parents, ou plutôt sans qu’ils te laissent le choix, tu pus faire des stages dans divers domaine jusqu’à trouver ce qui te plaisait, là où tu pouvais travailler, où tu pourrais briller sans décevoir tes géniteurs… Sans salir le nom des Takashi plutôt.

L’événementiel, voilà dans quoi tu voulais travailler. Ainsi, tu pourrais travailler dans un domaine qui te plairait, rencontrer assez peu de personnes, pouvoir t’amuser en travaillant sans que personne ne s’en aperçoive et avoir du temps pour voir Kanon de temps en temps… Quand il ne voyait pas sa copine. Tu ne l’appréciais vraiment pas et, lorsqu’il eut son accident, tu la tins pour responsable. Jamais tu n’avais fait part à cette fille de ton amertume, jamais elle ne s’en rendit compte et, parfois, elle te disait qu’elle aimerait que Kanon arrête ce métier. Qu’il se blesse pour, qu’ainsi, il arrête d’être cascadeur alors que, pour toi, le principal c’est qu’il soit heureux. Elle lui avait porté malheur puisqu’il chuta, se blessa et, le pire, il perdit la mémoire. Si à l’entente de cette nouvelle tu t’étais renfermé, tu vis là comme une possibilité de le conquérir et, ce, même s’il ne se souvient pas de toi.
Tu as confiance en tes capacités, tu restes assez ouvert même si tu montres plus souvent ton côté sérieux mais, apparemment, on s’attache vite à toi et on cherche souvent à te protéger.