Mizusaki Tammin

Tammin est née à Johannesburg en Afrique du Sud. Elle n'en a que très peu de souvenirs, car à l'âge de 6 ans, sa mère et elle ont émigrées en Australie, à Sydney plus précisément. La raison de ce départ ? La mort soudaine et brutale du père de Tammin.
Il ne lui reste plus que des photos et des vagues images qui lui reviennent lors de ses rêves. Ce paternel souriant, chaleureux et parfait sur les photos qui se retrouve obligé d'être un étranger pour sa propre fille. Car oui, Tammin ne connaît rien de lui alors.. il est un étranger.

Bien qu'elle soit jugée physiquement en tant que Sudafricaine, elle a tout le caractère d'une petite Australienne qui a vécu sans trop de problèmes d'argent.
Sa mère est professeur de piano et de guitare, c'est elle qui a transmis sa passion de la musique à Tammin.
Très jeune, elle a donc commencé à étudier et fréquenter des écoles d'arts comme la célèbre Sydney Youth Musical Theatre où elle a pu réellement découvrir le monde de la musique, de la danse et du théâtre.

C'est à cette période, que sa vie a littéralement changé, du tout au tout. Elle avait de nombreux amis et une vie que toute jeune fille de son âge et qui se respecte, souhaiterait avoir. Jusqu'au jour où elle a vu cet homme. Ce japonais. Chez elle. Aux côtés de sa mère. Cette dernière lui annonça, qu'ils allaient se marier.
Elle n'en avait jamais entendu parler, et ne l'avait jamais rencontré. Bien que cette révélation lui fit comprendre le comportement changeant de sa mère depuis plusieurs mois.

Au départ, elle était assez réticente mais après très vite à connaître ce Naruhito Mizusaki, l'homme qui deviendrait son pilier.
Les années ont passées et Tammin ne pouvait pas être plus heureuse. Elle venait d'être diplômée des écoles Trinity Speech et Drama College.
Les portes du cinéma commençaient à s'ouvrir, sa mère attendait un petit garçon, ses meilleures amies l'avaient inscrite à un concours de danse, elle sortait avec le garçon qu'elle aimait depuis quelques années et Naruhito avait enfin réussi à l' « adopter ». Elle était enfin devenue Tammin Mizusaki.

Mais un jour, tout a basculé. Tammin ayant une passion «secrète», elle voulut la faire partager. Elle invita sa mère à l'accompagner. Tandis qu'elles était en balade, un accident tragique les toucha toutes les deux. Tammin s'en sortit sans trop de gravité, mais ce n'était pas le cas de sa mère.

Ce décès l'a totalement anéantie et lui a fait perdre tout goût à la vie. Elle s'est réfugiée dans la noirceur de ses pensées et dans des émotions très sombres. Ses amis lui ont tourné le dos. Aucun n'a tenté de la soutenir. Ayant perdu sa mère, Tammin avait également perdu sa « richesse » et aux yeux des autres, elle n'était plus donc d'aucune utilité. Son petit copain suivit les autres et elle se retrouva toute seule.

C'est alors qu'elle comprit enfin son histoire. La mort brutale de son père, leur déménagement, cette arrivée soudaine de ce Mizusaki, la grossesse de sa mère, leur accident, l'abandon de ses « êtres chers ».. tout ça était devenu clair à ses yeux, tout ça était devenu logique. Une logique implacable qui lui a permis d'accepter sa vie telle qu'elle était..

« La vie n'est qu'une catin et moi, je suis sa fille victime ! »
Les seuls mots que Tammin a réussit à sortir lors de l'hommage dédié à sa mère.

Une histoire à dormir debout, digne d'un bon film pourri de cinéma où la pauvre fille principale perd ses deux parents et voit ses amis lui tourner le dos car elle n'a plus d'argent. Un bon vieux film où tous les téléspectateurs se sentent terriblement désolés et effondrés pour elle. Pathétique. Voilà ce qu'elle pensait. Sa vie était pathétique et d'une ironie écoeurante.
Elle ne savait plus ce qui était vrai de ce qui étai faux. Elle refusait pertinemment de dire que sa mère était morte, elle vivait dans l'ignorance et l'hypocrisie. Elle était déçue par tant de ridicule.

Car oui, sa réaction était ridicule. Elle le savait. Mais les autres alors ?
Juste pour l'argent. Tout ça pour de l'argent. C'était déplorable et totalement lâche et ridicule, une fois de plus.

Mais avant même d'en vouloir aux autres, elle s'en voulait surtout à elle-même. Elle, cette idiote, qui a entraîné sa mère et qui a causé sa mort. Car quand elle pense à cette journée épouvantablement remplie de mauvais souvenirs, elle se dit que c'est sa faute et qu'elle ne mérite pas de vivre au dépens de sa mère.

Elle se disait seule au monde, pourtant son beau-père était là. Il surmontait extrêmement bien la douleur. Pour Tammin. Il faisait tout pour elle. Il tenait et se montrait fort pour qu'elle puisse voir que quelqu'un est là pour veiller sur elle. Il se voulait réconfortant mais rien n'y faisait.

Elle a fini par se créer une coquille. Une coquille très solide et à double façade, pratiquement impossible de briser. En se renfermant sur elle-même, elle a comprit le véritable sens de la solitude.
La solitude, voilà ce qu'il lui fallait.

Quand elle se remet à penser à ce qu'elle a vécu, elle se met à danser, crier.. elle fait tout pour extérioriser ce qu'elle ressent et ainsi éviter de devenir une bombe à retardement. Son passé la bouffe.

C'est pour cela, que Naruhito l'a fait venir ici. Dans son pays, auprès de ses proches. Il l'a inscrite dans une école qui pourrait la former, et faire d'elle une danseuse professionnelle, et dans son pensionnat en lui certifiant qu'elle aurait une nouvelle vie, un nouveau départ et qu'elle pourra retrouver sa joie de vivre.

Malgré ce qu'elle en pensait au départ, elle était bien là-bas. Elle travaillait dans un petit bar en tant que serveuse, le week-end et les soirs en semaine quand son patron avait besoin. Elle était autonome, elle dansait.. et elle pouvait compter sur son père adoptif ! Un soutien qui la maintenait debout malgré ce qu'elle pouvait en montrer.
Oui, elle était bien comme ça : seule et discrète, danseuse et sans problèmes.. bien que parfois, la solitude lui pesait.  Et que sa vie d'avant lui manquait et lui donnait envie de tout recommencer.

Elle fit même des rencontres qui ont bouleversé sa vie. En fait, elle pouvait même les compter sur les doigts d'une main. Les rencontres étaient au nombre de deux. Bien entendu, qu'elle se rapprocha de d'autres élèves, mais actuellement, aucun d'eux ne resta dans sa mémoire. Seuls ces deux garçons qui ont fait d'elle ce qu'elle est, maintenant, comptent encore et restent gravés en elle : Junho, son ami fidèle, et Jannis, celui qu'elle a pu aimer comme jamais elle n'avait aimé.

Mais la vie est restée la même et une fois de plus, Tammin en a payé les frais. Cette histoire d'amour qu'elle désirait tant s'est révélée destructrice pour elle. Elle prit même la décision de fuir celui qui arrivait à la rendre heureuse, de par sa présence. Et c'est ainsi, que l'amitié naissante qu'elle eût avec Junho la sauva et lui permit de garder la tête haute.

Junho fût un véritable pilier pour elle et c'était, tout naturellement, qu'elle lui parla de son opportunité de danseuse dans une comédie musicale. Un contrat de deux ans qui allait lui permettre de voyager et de vivre de sa passion. Encouragée par son ami, elle accepta et quitta les personnes qui lui étaient chères. Mais voulait-elle vraiment que Junho la laisse partir ?

Ces deux années remplies d'entraînements, de représentations, de danse, de joie, de reconnaissance, de dons de soi, mais surtout de vie, se sont achevées. Il était temps pour elle de revenir vivre avec son père et de retrouver cette ville, Tokyo, qui a tant fait pour elle ! Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle sait dorénavant ce qu'elle veut et ce qu'elle ne veut pas. Ce qu'elle attend de la vie et ce qu'elle ne veut plus. C'est une nouvelle Tammin qui revient, avec des projets plein la tête. Dans l'attente d'un contrat définitif, elle pense à reprendre des études. De théâtre, peut-être.

Quelles vont être ses nouvelles rencontres ? Que vont-elles lui apporter ? Va-t-elle, enfin, trouver l'équilibre qu'elle recherche depuis plusieurs années ? Son passé va-t-il remonter ?