Kaneko Ikuko

la rue était calme en cette première nuit d'avril. Une ombre s'approche d'une église en serrant contre lui une couverture. Si une personne s'était retrouvé dans la rue à ce moment là, elle aurait entendu l'ombre parler au nourrisson dans ses bras. C'est pour ton bien, mon bébé. Tu auras une vie meilleure. J'aurai voulu que tu sois avec ton frère mais.. L'ombre se tait en entendant une voiture. La silhouette dépose le nourrisson de quelques jours sur les marches de l'église. Jette un dernier regard au bébé avant de partir en courant. Abandonnant pour la deuxième fois l'un de ses enfants. Espérant au fond d'elle que ses bébés auront une vie précieuse. Quelques jours après, dans la rubrique fait d'hiver on parlera d'une femme retrouvé morte. Jamais les sœurs qui ont recueillit l'enfant ne feront le rapprochement. Le paquet sur les marches de l'église fut découvert par le curée de la paroisse et fut amené à l'orphelinat Sainte Anne. Le nourrisson fut baptisé Kaneko Ikuko.

Les premières années de sa vie, jamais elle ne se plaint. Elle était juste une enfant curieuse qui suivait les ordres de ses femmes qui s'occupaient d'eux à l'orphelinat. Il n'était pas rare de la voir à la nurserie pour s'occuper des plus jeunes. Puis, trois enfants sont arrivés et ont un peu bouleversé sa petite vie. Ils venaient de perdre leur parent, un bébé, une fille de son âge et un garçon plus vieux qu'eux. Et ce petit bout de femme qui était la plus ancienne, savait se faire respecter par les plus enfants plus vieux. Alors que l'aîné des nouveaux orphelins pleurait dans son coin, elle essaya de le consoler. C'est ainsi que Ikuko se fit une famille, peut être pas de sang mais de coeur. Durant quatre ans, il n'était pas rare de la voir avec les trois autres, rigolant avec eux, les consolants quand ils avaient de la peine. Puis, elle écoutait les deux plus grands parler de leur papa et de leur maman. Elle se laissait rêver à une famille. Sauf qu'elle n'eut jamais cette chance par rapport aux trois autres. Le premier a être parti, fut le plus vieux. Elle lui promit de veiller sur les deux autres. Ensuite, ils partirent tout les deux. Chacun séparé, mais au moins, ils se retrouveraient. Et elle? Personne ne voulait d'elle ou plutôt, Ikuko montrait un autre visage lorsque des couples venaient la voir. Non, elle ne voulait pas partir d'ici, car soeur Marie-Jeanne était là.

C'est la maladie de soeur Marie-Jeanne, cette femme douce et aimante. Celle que Ikuko appelait maman quand elles étaient seules, qui lui donna l'envie vers ses seize ans de devenir médecin. Une maladie que nul ne pouvait nommer, la faisait souffrir.